‘À bientôt !!!’ | 2014-18.brussels

Sur cette carte postale, deux figures bien connues des Bruxellois. Bourgmestre de la ville, Adolphe Max entre dès septembre 1914 en conflit ouvert avec l’ocupant, ce qui lui vaut la déportation en Allemagne. Le roi Albert quitte, lui aussi, la capitale : après avoir rejeté l’ultimatum allemand, il prend la tête des troupes belges qui défendent sur l’Yser la dernière bande de terre restée libre du pays. Avec ces deux symboles du refus de l’occupation, cette carte postale ne peut circuler que sous le manteau. Vendue en cachette dans la capitale, elle témoigne de la résistance à la domination allemande. Mais, contrairement à ce que l’image suggère, la lutte contre l’occupant n’est pas seulement une affaire de « grands hommes ».

Dès novembre 1914, des réseaux de petite taille – parfois une seule famille – luttent contre l’occupant. Ils se spécialisent dans la presse clandestine, le recrutement pour le front ou le renseignement militaire. L’autorité allemande ne reste pas sans réaction. Elle pourchasse notamment les différentes équipes à qui l’on doit La Libre Belgique, influent journal clandestin né dans les milieux catholiques. En octobre 1915, l’occupant condamne à mort Edith Cavell, infirmière anglaise impliquée dans l’évasion de soldats vers les Pays-Bas. L’année suivante, Gabrielle Petit, autre figure féminine emblématique de la résistance, est elle aussi fusillée au Tir national, à Schaerbeek. Au total, un tiers des résistants de 1914-1918 sont des résistantes.