L’enfant-roi | 2014-18.brussels

Des enfants en culottes courtes, les bras chargés de jouets, de bonbons et de vêtements chauds. Le 6 décembre 1914, on fête la Saint-Nicolas à Ixelles. La guerre semble bien loin. Mais cette tradition est, elle aussi, marquée par les événements. « Comment expliquer à ces petits qui n’auraient pas compris que Saint-Nicolas ne passerait pas cette année? », s’interroge une revue bruxelloise de l’époque. Le problème se pose en particulier pour les moins aisés : « Les privilégiés, passe encore ! Pour eux, c’est la Saint-Nicolas presque toute l’année. Mais les autres, ceux dont les parents attendent de la charité publique, le bonheur de la nichée? ». Une « Saint-Nicolas des pauvres » est dès lors organisée par la section ixelloise de l’œuvre des Pauvres honteux. Symboles de l’innocence bafouée par la guerre, les enfants sont au cœur de la mobilisation civile en 1914-1918.

Sous l’occupation, un vaste réseau d’œuvres viennent en aide aux enfants belges. Leurs résultats sont spectaculaires. À Bruxelles, malgré la pénurie généralisée, la mortalité infantile chute durant l’ocupation, si on la compare aux années qui précédent le conflit. À plus long terme, ces associations caritatives donneront naissance à un nouveau domaine d’intervention : la protection de l’enfance. L’ère de l’« enfant-roi » pouvait débuter.