La bataille de Bruxelles n’aura pas lieu

La population d’Uccle sort de chez elle : les soldats du Reich sont là. Nous sommes rue Vanderkindere, le 20 août 1914, mais c’est dans toute la ville que les colonnes allemandes se déploient. La bataille de Bruxelles n’aura pas lieu. Les soldats belges ont quitté la ville avant l’arrivée des Allemands, tout comme la famille royale et le gouvernement, pour se replier vers Anvers. L’entrée des troupes impériales impressionne les Bruxellois. Un témoin, l’homme de lettres Paul Max, cousin du bourgmestre, note ce jour-là dans son journal : « Tout un corps d’armée, musique en tête, a traversé Bruxelles. Le défilé a duré, peut-on dire, toute la journée. L’armée vue ainsi est vraiment formidable : on sent la discipline de fer qui dirige tous ces hommes. Ils sont admirablement équipés et portent tous l’uniforme couleur de terre ».

Sur ordre du bourgmestre, les gardes civiques ont été désarmés la veille. Les tranchées ont été comblées et les barricades démolies : il fallait éviter que l’ennemi n’en tire prétexte pour s’en prendre aux civils ou bombarder la ville. Dès lors, ce 20 août 1914, Paul Max peut conclure sur un ton laconique : « Le centre de la ville n’a pas sensiblement changé d’aspect : les cafés sont restés ouverts jusqu’à l’heure habituelle. Il y avait moins d’animation, c’est tout ».