Mendiants | 2014-18.brussels

Cinq heures du soir, rue de l’Amigo, juste derrière la Grand-Place. Deux femmes, sur la gauche de l’image, pressent le pas. Tant bien que mal, elles tentent de détourner le regard de l’enfant qui marche à côté d’elles. C’est en effet l’heure à laquelle les mendiants viennent s’installer sur le bord du trottoir. Ils sollicitent l’hospitalité pour la nuit. En 1917, année de ce cliché, la crise économique a pris des proportions dramatiques, visibles jusqu’au cœur de la capitale.

La seconde moitié de l’occupation s’avère particulièrement dure pour la population bruxelloise. Les conditions de vie se dégradent à vue d’œil. Même les classes aisées n’échappent plus à la crise. En visite, les dames de la bonne société ne s’offrent plus des pralines comme naguère, mais des petits sachets de pommes de terre. Dans les familles de la classe moyenne, une seule pièce de la maison est encore chauffée, et la viande n’est présente sur la table qu’une fois par semaine. Et que dire alors des familles ouvrières, réduites à manger des boulettes faites de pelures de pommes de terre ?