Pour la postérité | 2014-18.brussels

Rue de la Loi, le 22 novembre 1918. Un caméraman de l’armée américaine immortalise la ferveur populaire qui règne dans les rues de la capitale. Débarqués en Belgique avec l’image d’un pays misérable et dévasté, c’est avec étonnement que les correspondants de guerre américains découvrent en 1918 une ville en fête. La réalité tranche avec le mythe qu’avait diffusé la propagande alliée. Désormais, les plaintes de la Poor little Belgium susciteront surtout raillerie et indifférence.

En 1919, le traité de Versailles témoigne de la perte de prestige qui frappe à présent le pays. Arrivée à la table des négociations avec de grandes ambitions, la Belgique est loin d’obtenir ce qu’elle avait espéré. Aux arguments sur les souffrances endurées par le pays depuis 1914, on oppose désormais les millions de soldats alliés tombés au cours du conflit. À sa grande déception, la Belgique n’obtient comme butin de guerre que les cantons d’Eupen-Malmédy et les anciennes colonies allemandes du Rwanda et du Burundi.